Céline Stauffer
a tous les ingrédients pour une recette
nommée
« réussite durable » :
Passion, talent et constance dans
le travail.

Simple et sincère
comme un bouquet de fleurs des champs,
telle est Céline Stauffer. Dure avec
elle-même, elle dirige son écurie de
sauteurs de haut niveau avec une constance
et une assiduité qui ne lui laisse guère
le temps de se reposer sur des lauriers
qu’elle glâne pourtant avec une enviable
régularité depuis de nombreuses saisons.
Malgré un agenda de compétition très
chargé, la cavalière, devenue Vaudoise
d’adoption, a reçu Horses of the World
avec beaucoup de gentillesse, en ce
printemps 2004. Notre sympathique entretien
a donc eu lieu à Payerne, au centre
d’entraînement privé d’Olivier Pradervand.
Sur ce site, une centaine de chevaux
profitent des installations modernes
idéalement situées au centre de l’Europe,
tout près d’un réseau routier qui permet
d’accéder en quelques heures aux grandes
capitales que sont Paris, Milan, Münich
ou même Barcelone.

Un bras cassé en guise d’encouragement
!...
Toute gamine, Céline
rêve de poneys, et pour son cinquième
anniversaire, elle reçoit le cadeau
tant attendu : des leçons de poney.
Mais voilà, à la deuxième leçon, c’est
le drame !
Pas un grand drame, mais tout de même
de quoi dégoûter bien des vocations
: un bras cassé. Qu’importe ! ce n’allait
être que partie remise, comme Céline
en rit aujourd’hui encore : « Moins
d’une année plus tard, j’étais de nouveau
en selle, et là, je n’en suis plus redescendue
! » Céline s’accroche et ne tarde
pas à être sélectionnée par l’équipe
suisse dans la catégorie « poneys ».
C’est ainsi qu’elle goûte à la compétition
et se prépare à étonner ses aînés qui
montent déjà de grands chevaux : «
Je me suis bien amusée avec les poneys
!! J’ai eu la chance d’être deux fois
Championne suisse et de participer aux
Championnats d’Europe, des expériences
qui ont contribué à ce que j’envisage
toute jeune de faire du show-jumping
un vrai projet professionnel ».
En 1995, le cavalier olympique Fritz
Ligges est un maître de stage attentif
pour la jeune fille qui avait décidé
de passer six mois en Allemagne dans
une bonne écurie de saut. A son , ele
fait partie de l’équipe suisse junior,
puis passe rapidement dans la sélection
« jeunes cavaliers » où elle se distingue
d’emblée en figurant à la troisième
place par équipe aux Championnats d’Europe
de Morzelay ,en Belgique. Des résultats
constants au meilleur niveau sont le
passeport de Céline pour faire partie
à 22 ans des cavaliers de l’ »Elite
» suisse. C’est l’époque où elle travaille
pour un autre grand maître du jumping
international, son compatriote Thomas
Fuchs. Elle y reste 9 mois, puis rejoint
les écuries d’un propriétaire suisse,
à Aarau où elle signe un contrat de
18 mois.
En 2000, Céline
Stauffer ouvre sa propre écurie :
« Des sponsors enthousiastes et des
collaborateurs compétents m’ont beaucoup
aidée à un moment décisif de ma carrière
sportive ».
Ouvrir une écurie
de compétition n’est jamais une entreprise
sans risque pour un jeune professionnel.
Céline Stauffer a vu son application
au travail et sa passion indéfectible
pour le cheval amplement récompensées
par l’adhésion d’un sponsor important
qui n’a pas hésité à tenter l’aventure
hippique avec elle. En effet, Thomas
Straumann, sur le conseil du magnétiseur
François Merz, décide de confier à Céline
un cheval de 9 ans qu’on envisageait
même de réformer, tant il était difficile
à monter et à entraîner. Nous sommes
en mars 2000, et le cheval s’appelle
DALOUBET D’EVORDES.

« Avec François
Merz, nous avons fait du très bon travail,
ce qui nous a permis de « retrouver
» le bon DALOUBET en un temps record
« précise Céline. Ainsi, il n’aura fallu
que 6 mois pour que le bel alezan obtienne
son premier classement en GP, à Verbier.
En décembre 2000, 2 autres étalons,
dont FELIN PIERREVILLE, puis 2 juments,
tous de grande qualité, rejoignent les
boxes de Céline Stauffer.
L’importante banque belge KBC s’est
aussi associée au team suisse de saut
en devenant sponsor de l’écurie de Céline
Stauffer. Une aide appréciable qui devrait
être garante de résultats au plus haut
niveau et à long terme.
Ils forment un couple
percutant ce printemps :
DALOUBET D’EVORDES ET CELINE STAUFFER
SONT DES CANDIDATS NATURELS
AUX JEUX OLYMPIQUES D’ATHENES 2004

Les Jeux Olympiques
sont-ils un aboutissement pour un cavalier
de haut niveau ? Peut-être, pour certains.
En tous cas, Céline Stauffer n’en fait
pas du tout un objectif principal à
court terme. D’ailleurs, comme elle
aime à le répéter : « Il n’y a que
les objectifs à long terme qui m’itéressent
vraiment avec les chevaux ». Alors,
pas prête à affronter de telles épreuves
?
« Au contraire, je ne suis pas quelqu’un
qui se défile et moins encore s’il s’agissait
de défendre les couleurs de mon pays
aux Jeux Olympiques !! Il n’en reste
pas moins que seule la forme de DALOUBET
D’EVORDES (et la mienne, évidemment
!) ne devraient compter au moment de
nous inclure sur la liste définitive,
à la fin juin !! Ce n’est plus qu’une
question de forme, et de comportement
en compétition dans les toutes dernières
semaines avant le départ pour Athènes,
car pour ce qui est de la classe pure
du cheval, nul doute que le meilleur
DALOUBET D’EVORDES serait à la hauteur
de la tâche !! »
« Avec 4 chevaux
de valeur GP,
je peux envisager l’avenir avec un certain
optimisme !! »
(sur
la photo ci-contre, LORIFEE Z fait partie
du carré d’as de Céline Stauffer, avec
DALOUBET, COCO CABANA, et FELIN PIERREVILLE)
C’est vrai, notre
jeune cavalière n’est pas à plaindre,
elle qui caracole sur les terrains de
concours avec d’excellents résultats
depuis le début de la saison de saut
2004 ! Plus d’une dizaine de classements
en catégorie « S », dont trois épreuves
gagnées au meilleur niveau national,
voilà qui donne un moral de battant
au team de Céline Stauffer.
Avant de nous quitter pour organiser
l’embarquement imminent de ses chevaux
pour le CSIO de Pontevedra, première
étape d’un périple qui passera ensuite
par Rome et Lucerne, elle tient encore
à citer le travail remarquable de son
écuyère, Céline Corsini, qui travaille
ses chevaux en son absence ; de son
précieux accompagnateur sur tous les
terrains d’Europe, Pierre Navarro, qui
se charge en outre du transport et des
soins aux chevaux lors des déplacements
; mais aussi de Karine Cuttlod, thérapeute
« N.S.T. » responsable du bien-être
des chevaux.
Sachez enfin que Céline Stauffer admire
beaucoup Beat Mändli (« C’est le
plus doué d’entre-nous » dit-elle
sans hésiter), et qu’elle compte les
obstacles franchis allègrement par TINKA’S
BOY et Markus Fuchs avant de s’endormir
(« ils sont vraiment faits l’un pour
l’autre ces deux-là !! »).